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Un AVAC2 dans mon cocon

 

La naissance de Pau

 

Mes deux premiers enfants sont nés par césarienne. Des « césariennes inutiles », comme les milliers qui se font par an en Espagne (actuellement environ 36 000 césariennes sont évitables chaque année dans notre pays).

 

On recherche des informations et on compare quand il s’agit de faire un crédit, d’acheter une voiture, ou même une télé ou un mixeur ! … Et parfois, on ne le fait pas pour l’un des moments les plus importants de notre vie : la naissance de nos enfants. Moi, je ne l’ai pas fait.

 

Physiquement, je me suis bien remise de mes césariennes, psychologiquement non… La blessure émotionnelle, celle dont personne ne parle, fait beaucoup souffrir et tarde à guérir (si tant est qu’elle parvienne à se refermer complètement un jour). 

De plus, au cours de ma seconde césarienne inutile, j’ai été manipulée par deux "gynécosaures" et une "sagefemmosaure" qui m’ont horriblement mal traitée. Tellement mal qu’ils sont allés jusqu’à m’étiqueter comme « une de ces hippies du El Parto es Nuestro et folle de l’accouchement naturel qui ensuite réclament à corps et à cris la péridurale et une césarienne ». Et moi, je ne savais même pas de quoi ils parlaient. 

 

C’est ainsi qu’à peine sortie de l’hôpital je me suis connectée à internet et que j’ai recherché ce qu’était ce El Parto es Nuestro et de là, je suis arrivée à ApoyoCesáreas …  

En quelques jours, j’ai appris tant de choses… J’avais toute l’information à portée de main et je ne m’étais pas préoccupée de la chercher. Ce fut très dur d’accepter ma part de « faute » dans tout ce dont nous avions souffert mes bébés et moi, tout ce qu’on nous avait volé pour ne pas avoir cherché d’information et avoir fait confiance sur toute la ligne… 

 

Et c’est ici que commence l’accouchement de Pau, après un « master » de deux ans et demi en AVAC. Je suis devenue adhérente de EPEN et une inconditionnelle de AC, une bibliothèque ultra complète sur le thème de l’accouchement et de l’AVAC, j’ai certainement visionné toutes les vidéos de AVAC, de VBAC, de HBAC trouvées sur internet, j’ai lu tous les récits que j’ai rencontrés… 

 

Après plusieurs mois de sollicitations, d’envois d’emails et de coups de téléphone pour que l’hôpital me remette mon dossier clinique, en février 2010, enfin, ils me l’ont remis.

Cette année-là nous partons, notre dossier sous le bras, en tourisme obstétrical dans différents points de la géographie espagnole… Tous les professionnels de « l’accouchement respecté » consultés confirment l’inutilité de mes deux inductions et de leur conséquence : 2 césariennes provoquées de façon iatrogène. 

 

C’est difficile d’accepter que toute la souffrance aurait pu être évitée, mais c’est positif de savoir que mon corps n’a aucun problème, que je peux accoucher. Je dois juste trouver un lieu sûr… 

 

Et je le trouve le 16 mars 2011 !!! Après plusieurs jours d’attente et d’insomnie, un message parvient sur la liste de AC : « Anahi a donné naissance… 75 heures poche rompue, 64,5h de pré-travail doux et intermittent, 10h et demie d’accouchement actif et 4 heures d’expulsion » et tout cela après 3 césariennes et chez elle !!!... Sa sage-femme Inma Marcos est celle qui l’a envoyé. Je l’ai déjà rencontrée, c’est avec elle que je vais accoucher. Jusqu’à présent, tous les professionnels consultés ont mentionné d’une façon ou d’une autre le fameux « temps » (temps sous poche rompue, temps de dilatation, temps d’expulsion)… Mais je suis enchantée par les temps d’Inma… J’ai trouvé mon chemin et mon lieu sûr, même si ça doit être à 700km de chez nous.

 

Le jour de mes dernières règles jours tombe le 19 mars et ma DPA le 24 décembre (Noël), c’est un peu particulier et c’est la raison pour laquelle j’appelle Inma le 15 avril pour lui raconter mon histoire et lui demander si elle serait prête à s’occuper de moi au moment de ces « dates spéciales »… Nous nous mettons d’accord sur le fait que je lui envoie mon dossier et que nous en reparlerons… Et le 21 avril, je reçois son mail me disant OUI !!!

 

Pendant plusieurs semaines j’ai des pertes, elles sont rares, ça pourrait n’être que dû qu’à l’implantation de l’embryon… Je ne m’angoisse pas beaucoup, cette fois-ci je laisserai la nature faire son travail, je ne veux pas d’examens inutiles, je le prends comme la première épreuve que j’ai à passer pour faire à nouveau confiance en mon corps, j’attends donc « tranquillement » l’écho des 12 semaines… où l’on me confirme que tout est OK !!! (En revanche, ils avancent ma DPA au 21 décembre)

 

Le reste de la grossesse se déroule sans problème, et en organisant tout pour notre départ, location d’appartement, transport, hôtel, avion pour notre fille aînée… 

 

En fait, si, il y a eu un « problème, celui qu’ils ont envie de voir dans mon hôpital : « avec un antécédent de 2 césariennes le protocole indique une césarienne programmée à 37 semaines, puisqu’un accouchement serait très dangereux, surtout avec votre bassin étroit, avec ce ventre si énorme et cette entaille (à cause de la cicatrice des césariennes) un bébé ne peut pas passer (…) si vous arrivez à accoucher vous viendrez avec votre enfant dans vos bras pour me le raconter ». Mis à part la colère dans laquelle il m’a mise, ce « gynécologue-voyant-catastrophique » n’a pas affecté grand chose en moi. 

 

En juillet nous avons visité Barcelone, j’avais besoin de connaître Inma, de me faire à l’idée que tout cela allait être « réel »… et j’ai profité de l’occasion pour assister à une rencontre informelle entre quelques filles de AC… Je rentre avec les batteries rechargées à bloooooc !!!!

 

Echo, 33ème semaine : mon bébé est en siège… Je ne m’angoisse pas, il est encore tôt, maaaaiiiiis… Cette fois-ci je vais mettre toutes les chances de mon côté, s’il est en siège, alors je testerai tous les remèdes pour les sièges !!! J’attends deux semaines de plus mais il reste en siège et je commence donc à faire quelques petites choses pour l’aider à se retourner : marcher à quatre pattes, tête en bas sur la planche à repasser… Car s’il ne s’est pas retourné avant la 38ème semaine nous avancerions notre voyage à Barcelone pour tenter une version céphalique externe. 

 

Semaine 36. La sage-femme de l’ambulatoire ne sait pas me dire comment est placé mon bébé, je contacte donc María, sage-femme AAD en Cantabrie pour qu’elle me voit et me confirme s’il est toujours en siège... et elle me le confirme… Mais les hasards de la vie font que l’après-midi même est venue lui rendre visite une femme acupuncteur qui accouchera avec elle dans quelques mois et elle lui a parlé de la moxibustion… elle me donne son téléphone et nous prenons rendez-vous.

 

Semaine 37. Après la 3ème session de moxibustion (c’est-à-dire, un jour et demi après) j’ai la sensation qu’il m’a fait un demi-tour et l’impatience ne me laisse pas attendre que María revienne me voir, j’appelle plusieurs échographistes pour voir qui peut me faire une « écho express » et immédiate qui me dise juste comment est placé mon bébé (je sais bien que je ne voulais pas d’examens inutiles, mais l’impatience a raison de moi !!!...). Et on me le confirme l’après-midi même : il est bien en position céphalique !!! 

 

Nous avons prévu de déménager à Barcelone au cours de la 39ème semaine mais je commence à angoisser et nous décidons d’avancer le voyage d’une semaine… et comme nous avons bien fait !!! La fin de la semaine avant de partir, nous disons au revoir à mon gros ventre et lui faisons un moulage en plâtre.

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous voyageons de Santander à Barcelone en voiture, nous faisons 700km avec une escale à Zaragoza. 

 

A notre arrivée, Inma nous fait la visite des 38 semaines et nous dit que tout est ok, que le bébé est postérieur, mais qu’il est en oblique, appuyé sur le côté droit de mon bassin, et qu’il ne peut pas naître comme ça. De nouveau, il faut trouver une solution : foulard noué autour des hanches comme une jupe (pour soutenir mon énooooorme ventre qui se balance un peu trop) et descendre des escaliers du côté gauche, marcher à quatre pattes, et des kilomètres et des kilomètres de longues marches quotidiennes… 

 

Ca semble fonctionner car quand Inma revient la semaine suivante, il est déjà presque centré sur mon bassin, bien qu’il lui manque encore un chouïa… maaaaiiiiis il est toujours postérieur, ce qui signifie un accouchement plus long… donc je continue à quatre pattes, exercices sur le ballon… et toujours plus de kilomètres. 

 

Ma DPA arrive le 21 décembre et Inma nous rend visite de nouveau : le bébé est centré et 1 doigt et demi en inférieur étroit !!! Et bien qu’il ne soit pas encore totalement en antérieur, c’est une nouvelle fantastique !!! 

 

Le lendemain, à 7h30 du matin, je suis réveillée par de douces contractions toutes les 10 minutes exactement !!! Je vis un rêve, pour la première fois de ma vie, j’ai des contractions naturelles, les miennes, celles pour de vrai !!! Je suis émue !!! A partir de 10h du matin elles vont s’espacer peu à peu et à 11h elles s’arrêtent, mais pas totalement car j’ai continué à en avoir quelques autres pendant la journée. J’envoie un message à la liste de AC, j’ai tellement d’espoir… 

 

A 20h30, nous partons à l’aéroport pour récupérer notre fille aînée (13 ans) qui vient seule en avion depuis Santander, et à la suite de son atterrissage les contractions reviennent… A présent, elles sont plus intenses, et plus fréquentes lorsque je marche, quand elles arrivent je dois m’arrêter, mais elles sont très supportables… 

 

Nous arrivons chez nous et je prends une douche, je suis sûre que dès que je me détendrai les contractions s’arrêteront, mais ça ne se passe pas comme ça… Diego couche les enfants, je n’ai pas le goût de le faire et j’en profite pour dîner. Ca ne s’arrête pas, mais ça n’est pas douloureux, c’est juste intense et je les supporte bien. 

 

A 00 :10, en faisant pipi je perds du sang, je prends un peu peur car les photos que j’avais vu de « bouchon muqueux » montraient une mucosité transparente et rose et moi j’ai expulsé quelque chose qui ressemblait à un petit morceau de foie, comme un caillot de sang sombre et gros… je vais sur l’ordinateur… mais je ne trouve rien de semblable sur Google… je m’inquiète un peu et retourne dans mon bain… au bout d’un moment j’expulse de nouveau quelque chose : le bouchon muqueux !!! Ca, oui, c’est comme je l’avais vu en photo !!! Quel espoir !!! Je le prends même en photo depuis mon téléphone… 

 

Allongée je me sens inconfortable, sur le ballon de grossesse pire, et là où je me sens le mieux c’est dans mon bain, assise sur ma serviette. A partir de 1h30 du matin, heure à laquelle j’envoie Diego dormir avec les enfants (je préférais être seule) je fais du bain ma « base d’opérations ». Je sors seulement pour saisir un coussin que je mets sur le bord de la baignoire pour appuyer ma tête entre les contractions. En m’entendant, Diego m’apporte de l’eau (dont je ne veux pas), de la musique (non plus), il me demande comment je me sens et si j’ai besoin de quelque chose… et moi je ne peux que lui fermer la porte de la salle de bain au nez… J’ai besoin d’être seule… 

 

A 2h40 du matin, je communique avec Inma via Whatsapp, j’ai des contractions toutes les 5 minutes et elles durent 30 secondes… Nous nous mettons d’accord de refaire le point sur mon état dans un moment… 

 

Lorsque je regarde à nouveau l’heure, il est déjà 6h du matin, je suis toujours dans le bain, en fait je ne suis pas sortie depuis des heures… Je décide d’attendre un moment pour appeler Inma car un de ses enfants est légèrement malade et ça me fait de la peine de l’appeler aussi tôt… 

 

A 7h du matin, j’appelle ma mère et lui dis : « Prends un avion et viens ! » et je raccroche le téléphone, je n’arrive pas à dire un mot de plus… Je me sens à la fois en train d’accoucher et en même temps seulement en pré-travail,  c’est le moment qu’elle arrive.

 

J’envoie un watsapp à Inma pour voir si elle est réveillée, elle me répond que oui et je l’appelle par téléphone (à présent il m’est plus facile de parler que d’écrire… bien que ça soit à peine mieux…). On se dit que je vais voir combien de temps entre chaque contraction et combien elles durent avant que je la rappelle… Rhhaaaa je suis novice !!! Je ne sais pas si je suis ou pas en train d’accoucher !!! Je ne ressens pas de douleur, c’est comme une intensité (très intense, oui, mais supportable), les contractions sont courtes, même pas en rêves elles ne durent plus d’une minute (comme le veut la théorie), je ne sais pas… 

 

Je réveille Diego avec un « Sors tout ce qu’il faut pour l’accouchement et mets-le sur la table du salon ». Nous n’avions rien préparé, pas même les compresses de thym et de prêle congelées… Nous n’attendions pas l’accouchement avant 7 ou 10 jours !!!... 

 

Je reste assise dans le bain… Je me débrouille plus ou moins avec le chronomètre de mon téléphone mobile, j’ai des contractions toutes les deux minutes, et courtes, de 30 ou 40 secondes… Elles sont intenses mais je les supporte bien. Je commence à avoir un peu envie de pousser, mais ça me fait peur de le faire au cas où le col de l’utérus ne serait pas prêt et que ça soit préjudiciable… mais pendant certaines je me lève et je me penche vers l’avant avec les mains sur les genoux, je pousse un peu (mais avec beaucoup de précaution, je ne parviens pas à l’éviter) et ça me soulage… 

 

Je rappelle Inma, une contraction arrive et je passe le téléphone à Diego pour qu’il lui parle, en poussant la poche se perce, quel rêve de perdre les eaux !!! Le liquide est clair. Inma dit qu’elle arrive à la maison.

 

(à partir de là, ce n’est plus très clair, non pas que je ne me souvienne pas mais à cause de la feuille de route de l’évolution de l’accouchement, qui à propos est très précieuse, comme une petite histoire de tout ce qui arrive (j’écris même quand les enfants se sont réveillés) et pas seulement des sigles, des chiffres et des phrases brèves…)

 

8h05 : Inma arrive, elle me parle doucement, rit de me voir avec un coussin dans la baignoire, elle se doute que j’ai passé ici bien assez de temps (… en effet, + ou – 8h), elle me demande et moi je réponds comme je peux… Elle écoute le bébé, tout est ok. Elle me demande avec une voix très douce si je veux un toucher. Je réponds oui. 

 

8h30 : nous allons dans le canapé. Je suis morte de trouille qu’elle me dise que je ne suis toujours pas en train d’accoucher, que je ne suis qu’à 3cm… ou quelque chose du genre… Les contractions sont courtes et ne pas avoir trop mal me faisait douter… Mais elle me sourit et m’annonce avec douceur « suuuuupeeeeeeeer tu en es à 8 ou 9 cm »… C’est un truc de fou !!! J’ai à présent la certitude d’accoucher !!! 

 

(d’après ses notes : 8-9cm, col épais et mou, céphalique engagé, pas libre mais pas 1er plan)

Je reste allongée dans le canapé, on dirait que je m’endors entre les contractions. De temps en temps Inma se rapproche pour écouter le bébé, puis elle devient invisible. Je fais mes petites affaires, accoucher en toute tranquillité.

 

9h15 : Roser arrive, l’autre sage-femme. Je ne la regarde même pas, je suis toujours allongée dans le canapé et je pousse un peu pendant certaines contractions. Je peux les contrôler. Si j’évite la poussée, j’ai la sensation qu’elles durent moins et sont moins intenses, si je me laisse aller et que je pousse, la poussée me soulage, mais ça me donne la sensation que ça dure plus longtemps. Ca reste des contractions courtes, de 40 secondes et toutes les 2 minutes. 

 

9h30 : les enfants se réveillent et partent prendre le petit déjeuner dans la cuisine. Inma s’organise pour que mes enfants aillent chez elle jusqu’à ce que ma mère arrive (je ne me rends compte de rien de tout ça).

 

10h15 : je reste allongée, contractions courtes et très fréquentes. Inma me propose de changer de position. Elle me met le foulard pour soutenir mon ventre et je m’assois sur le tabouret d’accouchement, le corps jeté vers l’avant, appuyée sur un fauteuil. 

 

10h35 : Diego (qui est un peu dépassé par tout ça –je le vois sur son visage- depuis la veille où nous sommes allés à l’aéroport et que les contractions ont commencé) part emmener les enfants chez Inma. D’après la prévision de 8h30, il semble qu’il est possible que j’accouche vers les 18h… (mais ça, c’est pour les autres, à moi on ne me dit rien !)

 

10h50 : Inma me propose de me lever et de m’accrocher à son cou, elle me balance en douceur entre les contractions. Pendant la contraction, je m’accroche à elle, je m’incline et je pousse, pendant qu’elle place le foulard vers le haut, en soulevant, doucement, mon ventre. Parfois, Inma et Roser se disent quelque chose, moi j’essaye d’écouter (au cas où ça soit un truc grave, héhéhé) mais je n’entends rien de ce qu’elles disent… Nous sommes tranquilles, chaque fois qu’elles écoutent le bébé elles me disent qu’il est content… Je n’ai pas peur, je ne crie pas, je ne « rugis » pas, je n’accouche pas dans la douleur, je ne me dis pas que je n’en peux plus, je me concentre sur moi-même et c’est intense, mais supportable… Je fais seulement quelques petits gémissements quand arrivent les contractions… Tant et si bien que, finalement, elles n’ont pas mis la pancarte « ici on accouche » pour prévenir les voisins. 

 

11h10 : Roser dit qui lui semble que le bébé est en train de descendre et qu’elle voit les cheveux,  mais Inma ne le croit pas, ça lui paraît impossible (à 8h30 le bébé n’était même pas encore en plan 1, la prévision initiale –qu’elles ne me donnent pas- c’est que j’accoucherai dans l’après-midi), nous ne nous faisons donc pas trop d’espoir pour l’instant… 

 

11h15 : Changement de partenaire, à présent « je danse » accrochée à Roser. Je pousse sur les contractions, qui continuent d’être courtes, intenses, mais pas franchement douloureuses, je continue sans crier, seulement des gémissements, et tranquille. 

 

11h25 : Je suis fatiguée et je m’assois sur le tabouret d’accouchement… C’est là que Roser aperçoit sa tête !!! Et moi je demande : c’est quand la fin ??? (comme les enfants quand ils partent en excurcion) et Inma me répond en souriant : c’est une histoire de minutes… Haaaaaaaaa quelle excitation !!! 

 

A partir de ce moment, je sors un peu de moi-même, je devient plus consciente, je ne ferme plus les yeux et je me rends plus compte de ce qui se passe autour de moi. 

 

Inma court chercher son téléphone et appelle Diego (encore heureux qu’il était déjà au portail) et lui dit de se dépêcher, que le bébé est déjà en train de naître… Et je me souviens que j’ai pensé « je le mets dehors car s’il rentre et que les contractions s’arrêtent !!!» mais ce n’est plus arrêtable… 

 

Diego arrive et Roser lui demande l’appareil photo, le pauvre perd tellement pieds qu’il « n’arrivait pas à se mettre en marche »… et je me souviens l’entendre se demander à lui-même où il l’avait laissé. 

 

Je continue à pousser, à présent oui, je pousse vraiment, et je fais la connaissance du fameux « cercle de feu », je suis tellement émue que je sens seulement comme une légère brûlure… Inma me dit qu’il sort déjà, elle m’invite à toucher sa petite tête et je le fais, mais pour moi ça ne ressemble pas à une tête ni à rien de rien… 

 

Diego et les filles se regardent, ils sourient et m’encouragent, tu y es presque !!! Et à 11h33, naît Pau.

Inma le met sur moi, car Diego était sur le point de tendre ses mains lorsqu’il a eu « peur qu’il ne glisse et tombe par terre »… Haaaaaaan ces hommes, quels trouillards… 

Pour la première fois, j’ai pu prendre mon fils à peine né (pour moi, c’était plus important que d’accoucher), moi, j’étais la première !!! En peau à peau avec sa maman chérie !!! 

 

Son père lui a coupé le cordon à midi, et à 12h05 Pau tombe amoureux de mon sein. Nous sommes restés comme ça jusqu’à 13h30, quand Inma m’a dit de m’asseoir sur le tabouret d’accouchement pour voir si les contractions reviendraient ainsi pour expulser le placenta. A ce moment-là, je me suis dit : « put*** quelle flemme, de nouveau des contractions… » mais à peine je me suis assise : une contraction et plouf ! Placenta grand, sain, et entier avec un cordon de 70cm… 

 

Nous en avons profité pour peser Pau : 3, 775 kg (un demi-kilo de plus que ses sœurs) et 36,5 cm de périmètre crânien (1,5cm de plus), que j’ai pu faire passer facilement par mon « bassin étroit » par où ne pourrait pas passer un bébé selon ce gynéco-voyant… 

On se met dans le lit, on me donne un smoothie de placenta aux pommes rainettes délicieux, et les filles ont regardé une petite déchirure qu’elles ont recousue ensuite de façon merveilleuse (cette fois-ci, sous anesthésie oui) et qui ne m’a posé aucun problème. 

 

A aucun moment je n’ai eu peur de la rupture utérine ou d’une catastrophe d’accouchement comme celles que nous avons entendu par milliers de la part de mamans césarisées… Je suis restée tranquille, j’avais confiance autant en mon bébé et en sa capacité à naître qu’en mes sages-femmes qui savaient m’accompagner… 

 

Merci Pau, Diego, Inma et Roser de m’avoir donné l’opportunité de vivre cette expérience.

Merci Bea et Diego junior de vous être trouvés sur mon chemin.

Merci Maman pour ton soutien et ta confiance, pour le « ça a l’air génial » quand je t’ai dit que j’allais accoucher à la maison.

Et merci de nouveau à Roser pour les photos et les vidéos. 

 

Et bien sûr, merci à Apoyocesáreas et à EPEN, les filles, sans vous toutes cette ré-évolution n’aurait pu être possible. NOUS-POU-VONS-LE-FAIRE !!!! … Ah ! Et d’une certaine manière je remercie Marta, cette sagefemmosaure qui m’a tant maltraitée, pour vous avoir mentionnées car cela m’a aidée à vous rencontrer !!! 

Du latin Paulus, « de petite taille », « le plus petit ». Homme obstiné et énergique, très sûr de lui. Pau signifie Paix en catalan (… même si je souffre encore, un jour, je trouverai la paix et je me souviendrai de mes césariennes sans verser de larmes…). 

source : http://nacepaupvd2c.blogspot.fr/

traduction: Lilie 

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