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Témoignage de Marie, maman césarisée

 

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Elle aura bientôt 4 ans et demi... 4 ans et demi qu'elle me hante comme un fantôme. Je la déteste autant que je l'aime. Elle fait partie de moi, même si je ne la voulais pas.

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Je l'aime car je sais que sans elle  je ne serai pas devenue la maman que je suis. Elle m'a fait me battre pour ne plus jamais ressentir ça. Je la déteste car elle est le témoin de mes premiers pas maladroits de maman. Elle m'a fait souffrir sans que jamais je puisse vraiment en parler.

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Elle ne se voit presque plus, au moins, il l'a réussi ma belle cicatrice. Mais au fond de mon coeur elle est toujours là, béante, dégoulinante d'un mélange de sentiments qui me serre encore la gorge aujourd'hui.

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J'ai mis du temps à pouvoir en parler. Je crois que je n'en ai parlé qu'ici...J'aurai voulu mettre des mots, des vrais mots sur cette douleur qui me serre le coeur dès que je parle de mon premier accouchement, mais à qui en parler? Qui pouvait vraiment comprendre ce ressenti? Après tout mon bébé était en bonne santé et moi aussi!

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Mais...

Une césarienne, ça laisse des traces.

Une césarienne, ça fait tellement mal.

Une césarienne, ça peut tout planter.

 

Je croyais avoir pansé cette douleur avec la naissance de mon fils mais elle revient de plus belle avec cette nouvelle naissance qui approche. Elle revient cette boule de sentiments jamais évacuée qui me serre la gorge sans que je ne puisse crier ou pleurer. Elle a fait remonter en moi cette peur du couperet de la césarienne. Des milliers de "et si" qui m’empêchent de trouver le sommeil.

 

 La peur de revivre ça. 

La peur de ne pas y arriver. 

La peur d'être incapable de donner la vie...

 

Mais j'ai rencontré une femme incroyable, je pourrais presque te dire que j'en suis amoureuse  tellement cette rencontre et nos échanges me chamboulent. Elle est un condensé de bienveillance et de douceur, un être si simple et si fort qui me rassure. Je n'aurai jamais cru faire une telle rencontre en projetant cet accouchement à domicile. Elle m'écoute. Elle a les mots qu'il faut. Je lui parle sans retenue. Je lui fais confiance. Dernièrement nous avons abordé mes peurs. 

 

Ma peur. 

Cette césarienne.

 Jamais je n'avais pu en parler de la sorte. 

 

Elle a accueilli mes mots sans m'interrompre. Elle a laissé remonter ces sentiments qui, comme ce 13 juillet 2009, ont fini par m'empêcher de parler. Elle m'a poussé à évacuer cette boule oppressante de sentiments. Elle m'a  tout simplement dit de pleurer si j'en ressentais le besoin. 

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Pour la première fois j'ai pleuré en racontant. J'ai pleuré, beaucoup pleuré, submergée par ce mélange de sentiments qui était bloqué depuis plus de 4 ans. Je lui ai tout raconté: la peur, la solitude, l’incompréhension, l'arrachement, la culpabilité... Pour la première fois mes sentiments ont été accueilli sans qu'aucun mot ne tente de me rassurer. Elle m'a écouté. Nous avons abordé le temps de la salle de réveil. Ce temps où rien ne s'est déroulé comme je l'aurai voulu pour l'arrivée de mon bébé. Cet accueil plein d'amour mais certainement trop violent  pour un bébé arraché à sa maman. Elle a juste dit "pauvre bichette".

J'ai continué sur ce bébé anxieux qu'à toujours été ma fille. J'ai pu avancer ma théorie quant à ses pleurs incessants et son besoin perpétuel de sa maman.

 

J'ai pleuré. Beaucoup pleuré.

Ca m'a fait tellement de bien.

 

 

Un grand merci à toi Marie pour nous avoir autorisé  à partager ton témoignage sincère rempli d'émotion et de douceur .Vous pouvez retrouver cet article sur son blog GRAINE DE CAILLOU et sur sa PAGE Facebook

 

 

source photo: ©crayon d'humeur

 

 

Lauriane 

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